Edito Novembre 2023
« Tous appelés à la sainteté ! »
Ce 1er novembre, comme tous les ans nous fêtons les saints du ciel : ceux et celles qui vivent à jamais dans la joie, la paix et l’amour de Dieu. Mais au fait, qu’est-ce donc qu’un saint ou une sainte ? La sainteté est l’absence absolue de complaisance, de connivence avec le mal, donc le strict contraire du péché. Par nature, Dieu seul est saint. Créé à l’image de Dieu, l’homme, lui aussi, est saint, mais à un degré limité, comme il en va de tous les attributs divins qu’il a reçus.
Cette sainteté lui permet de chercher Dieu, d’être attiré par lui. Nous manifestons notre sainteté constitutive, chaque fois que nous faisons le bien, que nous nous détournons du mal car alors, c’est toujours la sainteté de Dieu que nous reflétons. Mais cette sainteté inscrite en l’homme, doit composer avec un autre de nos attributs divins : la liberté. Cette liberté qui nous permet de nous tourner vers Dieu et de faire croître notre sainteté, ou, au contraire, de nous en détourner et de la faire régresser. C’est là notre condition : saints et pécheurs en même temps. Saints parce que choisis par Dieu pour être comme lui, avec lui et en lui, pécheurs parce que Dieu nous demande de Le choisir librement.
Ne confondons pas sainteté et perfection !
Il en a été, et il en est de même, pour les saints de la Toussaint. Tous étaient authentiques pécheurs. Durant leur vie, tous ont oscillé entre amour de Dieu et
amour de soi et du monde. A ce propos, il ne faut pas perdre de vue qu’en la personne des saints qu’elle canonise, l’Eglise veut aussi nous proposer des exemples à suivre, de sorte que cette ambivalence commune à tous les hommes est volontiers escamotée
dans les récits de vie de saints.
Non, ce n’est pas la perfection de leur vie, ni, d’ailleurs, la perfection de leur repentir, jamais définitif, qui leur vaut d’être proclamé saints, c’est la confiance totale qu’ils ont mise en l’amour de Dieu et l’abandon à sa volonté dans une union transformante avec lui.
A Pierre qui l’a lâché au pire moment, Jésus ressuscité demande « Pierre, m’aimes-tu ? » Et Pierre finit par lui dire « Seigneur, toi qui sais tout, tu sais bien que je t’aime ! » (Jn 21, 17). Evidemment, Dieu sait tout et connaît parfaitement chaque homme, Lui seul connaît vraiment le degré de vérité d’une telle réponse. Au jour de notre mort, Le Christ nous posera à chacun cette même question : « M’aimes-tu ? » Ce jour-là, débarrassés de toutes les obscurités et de toutes les pesanteurs de l’existence terrestre, nous y verrons parfaitement clair en nous. Puissions-nous toujours faire la réponse de Pierre, même s’il nous en coûte !
Alors sans violenter le moins du monde notre liberté, le Père, le Fils et l’Esprit Saint nous envelopperont pour toujours de leur sainteté : sainteté que nous possédons en germe depuis notre conception, sainteté qui nous est donnée comme un insigne au jour du baptême, sainteté que nous avons vivifiée chaque fois que nous nous sommes tournés vers notre Dieu et nos frères, sainteté aussi que nous avons blessée – mais non anéantie – chaque fois que nous ne l’avons pas fait.
Christophe Briand, délégué pastoral « Liturgie »
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